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Le départ [ libre!! Bateau ou ondin n'importe ;) ]

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Nabouh Val'Tunen

Nabouh Val'Tunen

Innocent Facétieux
Innocent Facétieux
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MessageSujet: Le départ [ libre!! Bateau ou ondin n'importe ;) ] Le départ [ libre!! Bateau ou ondin n'importe ;) ] Icon_minitimeDim 6 Jan - 11:37

Tournant et retournant dans ma chambre, mes pensées ne cessaient de s'agiter. Je ne savais pas bien quoi faire, pour la première fois de ma vie. A vrai dire, j'avais toujours su auparavant. Quand j'avais des problèmes, quand il y avait des difficultés, même quand l'autre idiot m'avait cloué au port avec sa glace, j'avais toujours su quelle conduite adopter mais à présent... Je ne savais plus très bien ce que je devais faire.

Avoir vu l'autre imbécile utiliser ses pouvoir avait attiser ma curiosité. Je voulais absolument savoir ce qui se passait, d'où cela provenait. Mais je ne savais pas où diriger mon attention. Je m'étais assis sur un rocher, au fond de l'océan, laissant l'onde des flots caressait ma peau. L'esprit perdu, je grattais les écailles de ma nageoire en remuant mes pensées. Comment pourrais-je bien faire ? Où puis-je chercher une solution à mon problème? Je regardai mes mains avec perplexité. Pourquoi mon pouvoir ne marche toujours pas ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de travers ? Peut-être que je ne m'y prend pas comme il faut... Levant les yeux vers la surface, qui apparaissait comme comme une grosse tâche de lumière dans un voile de noirceur, je me pris à tendre l'oreille pour écouter le courant. Celui rapportait toujours des informations à celui qui sait écouter. Nous, les ondins et les sirènes, connaissont l'océan nous savons l'écouter. Tout comme la nature murmure à l'oreille des elfes, l'océan nous apporte les nouvelles des autres royaumes. Mais jusqu'à présent je n'écoutais pas. J'étais jeune et insouciant, je ne me souciait pas de ce qui se passait ailleurs que dans ma cité. Pourquoi le ferais-je d'ailleurs. Il me sembla que l'océan voulait me faire payer ce manque d'attention. J'eus beau lui prêter l'oreille, il ne me chuchota rien en son creux. Luttant contre la déception, je baissai la tête jusqu'à contempler mes écailles. D'un ravissant bleu lagon, l'onde aquatique leur offrait de ravissants reflets plus clair, comme si elles étaient parcourues par des fils chauffés à blanc. Une idée germa alors en moi. Je relevai la tête avec détermination, fixant la surface de l'océan de nouveau. D'une impulsion, je me projeta à la vitesse d'un boulet de canon vers la surface, que je creva quelques minutes plus tard. Le ciel était sombre, le temps était mauvais... La brume commençait à recouvrir la région. Plissant les yeux, je distinguai de manière indistincte la silhouette de Satanael, la cité du peuple de la mer. Inspirant un bon coup, plus me donnait du courage qu'autre chose, je plongeai et nageai aussi rapidement que possible vers la cité, une lueur farouche dans le regard.

Je déambulais dans la ville, tel un chien aux abois. J'avais l'habitude de courir partout dans ces rues, de voler un fruit sur le marché ouvert, de taquiner des enfants, ce genre de choses... pas aujourd'hui. Mon but était sérieux et l'information que je recherchais l'était aussi. Je n'avais pas de temps à perdre, et je n'avais pas droit à l'erreur. D'un pas rapide, je traversai les rues presque désertes. Le temps ne donnait apparemment pas envie aux gens de sortir. Pour moi ce n'était pas un problème. L'air semblait apportait des effluves salés, originaires de l'océan. Je sentais son souffle humide sur ma peau et cela me donnait du courage. J'aimai cette sensation. Au détour d'une ruelle, je stoppai ma progression, contemplant d'un oeil peu rassuré la bâtisse qui me faisait face. La bibliothèque. Le savoir du peuple de la mer concentré en un lieu. Il n'y avait qu'un endroit où je pourrai trouver des réponses, et c'était celui-ci. Le bâtiment de cristal, ruisselant de petites cascades sur ses murs avait un aspect attirant et terriblement envoûtant. Je le contemplais pour la première fois réellement... Adressant à la bibliothèque un regard de détermination absolue, j'entrai à l'intérieur, non sans une certaine peur.

De retour dans ma chambre, sous l'océan, je commençai à faire les cents pas ( façon de parler évidemment ). Il y avait des côtés positifs, à présent je savais où aller et ce que je devais faire. Mais malheureusement, je devais prévenir mes parents pour un voyage de cette envergure... Et c'est bien là le problème. Jamais mon père n'accepterait que je parte hors de l'île. Surtout si je lui avoue être un élémentaire. Mon père déteste les élémentaires, pour une raison qui m'est obscure. Je ne pourrai pas lui avouer ça et je suis dans l'incapacité de m'y rendre sans qu'il le remarque, le voyage serait long et mon absence facilement remarquable. J'étais piégé. Et je ne savais pas quoi faire... Puis je pris une décision, qui allait bouleverser ma vie à jamais.
Mon père et ma mère était allongé sur le sable des profondeurs, discutant de sujets apparemment sérieux. Ma mère se tressait les cheveux tandis que mon père paraissait gêné, presque mal à l'aise. Je ne compris pas pourquoi. En tous cas, il en pouvait l'être autant que moi. Non, plus que la gêne , c'était... la peur qui me consumait. J'appréhendai leur réaction, sa réaction. Car oui, je m'étais décidé à leur avouer. Je n'avais pas le choix... Et j'assumerais les conséquences. D'une brasse rapide, je le rejoignit. Il se tourna vers moi avec une moue d'impatience, comme gêné encore davantage par ma présence. Je savais bien que c'était mes escapades à la surface qui l'énervait au plus haut point. Ma mère elle, se contente de me faire un sourire, ravie que je sois rentré. Inspirant profondément, j'ouvris la bouche pour la première fois sur un ton sérieux.

-M'man, P'pa... je dois vous parlez.

Leur attention était capturée. Ma mère cessa son tressage, apparemment inquiète du ton que prenait ma voix. Mon père, lui, fronça les sourcils. Il s'attendait visiblement déjà à quelque chose de déplaisant et me jetait son regard noir, souvent précurseur d'une de ses crises de colère monumentales. Je pris une nouvelle grande inspiration et me lançai. Je décrivis tout ce qui s'était passé, depuis l'apparition de la lumière jusqu'à mes recherches et mes découvertes. J'y allais à grands renforts de gestes pour me donner du courage, m'emballant de plus en plus au fur et à mesure que je leur contai mes aventures. Tandis que je parlai, je distinguai leur réaction avec inquiétude. Ma mère se couvrait la bouche d'une main, le regard glissant fréquemment vers mon père, qui ne disait mot. Son visage semblait parcouru de veines battant la chamade, son teint était devenu presque aussi pâle que le visage d'un mort. Ses jointures saillaient au fur et à mesure que ses poings se serraient. Je tentai de ne pas laisser ses constatations me perturbaient alors que je poursuivais. Lorsque mon discours prit fin, je baissai les bras et les fixait longuement. Personne ne disait mot, on aurait dit que je leur avait ravis la parole. Enfin ma mère, d'une voix tremblante tenta de parler:

-Nabouh... tu es sûr que... enfin je veux dire comment tu...., commença t-elle

-Tu comptes aller chercher ta perle des éléments ? coupa immédiatement mon père.

Tournant mon regard vers lui, je le détournai presque aussitôt. Ses yeux brûlaient d'une lueur froide que je ne lui connaissait pas. J'avais l'habitude de ses coups de colère, phénoménales et impressionnants au-delà du possible mais je ne lui avait jamais cette lueur de mépris et de ... haine. Car c'est ce que je ressentais. Une haine farouche pour la réalité des élémentaires. Et le fait que je sois l'un deux semblait le perturbait au plus haut point. Face à la haine, luttait un sentiment de détresse, que je parvenais à lire en lui, comme s'il refusait la possibilité que ça puisse être vraie, me suppliant presque de lui dire que tout ceci n'était qu'une vaste plaisanterie. Affrontant ma peur, et désireux d'assumer mon choix, je tournai la tête vers lui et plongeai mon regard dans le sien.

-Oui, fis-je avec résolution.

Il me semblait lui asséner un violent coup de massue sur le crâne car il chancela un moment, jusqu'à ce que ma mère le retienne. Il ne pu murmurer qu'un mot , fixant le sol comme s'il l'avait insulté.

-Pourquoi... ?

- Je dois le faire Papa. Le monde change. Il n'est plus celui que nous avons connu auparavant. Nous sommes resté sourd au avertissements de l'océan et nous sommes restés au fond de nos abysses. Mais il faut que nous sortions de nos profondeurs. L'univers bouge et des changements sont à l'oeuvre. Je m'en suis rendu compte lors de mes escapades. Le fait que je sois élémentaire veut forcément dire quelque chose. C'est mon destin. Je me dois de l'assumer.

Mon père s'était décomposé tout au long de ma tirade. Il me fixait comme si j'étais un étranger, ne reconnaissant pas le fils turbulent et impoli qu'il avait connu jusque là.

-Tu n'iras pas sur l'autre continent. Je refuse que tu mettes les pieds à la surface d'un monde inconnu, dit-il avec une voix débordante de colère froide.

-Mais pourquoi ? C'est tellement absurde! Le monde est cent fois plus vaste que notre petit univers. Il y a de mauvaises personnes, c'est vrai, mais il y en a de bonnes. Tu ne les connais pas, pourquoi les juges-tu ?

Sans lui laisser le temps de répondre, j'enchaînai rapidement , une passion sans bornes prenant possession de ma voix et de mon corps pour me pousser à défendre mes positions et mes sentiments.

-Il y a tant à découvrir au-delà de notre océan. Comment peux-tu accepter que l'on reste prisonnier de nos profondeurs alors que tout change à la surface? Nous ne pouvons ignorer les autres espèces, nous vivons ensemble, dans un même monde ! J'irai sur le continent au-delà de notre île, j'irai au temple de Shaere et je récupérerai ma perle. Je te prouverai que les élémentaires ne sont pas aussi mauvais que tu le crois et...

-Assez!

Ma mère, penchée sur les épaules de mon père, sursauta lorsqu'il hurla. Moi-même eut un mouvement de recul et fut parcouru d'un frisson. Il avait mis dans sa voix une telle force que je n'arrivais plus à parler, je ne parvenais plus à émettre le moindre son, ne serait-ce que pour me défendre. J'étais tétanisé. Mon père se redressa de toute sa taille et me fixa avec dureté, presque agressivité. Il ne m'avait jamais parut si grand et si imposant. La peur commença à renaître, me tordant le ventre comme un poisson apeuré.

-Tu n'es qu'un gamin idiot et capricieux! Que t'imagines-tu donc ? Tu n'es pas un guerrier, tu n'as jamais voyagé, tu es pire qu'un poisson tout juste sorti de son oeuf. Tu resteras ici et tu agiras comme tout bon ondin : en restant à l'écart des affaires du monde. Ce qui se passe à la surface ne nous regarde. Et sans ta perle, tu n'auras plus de raison de te soucier de ton pouvoir.

Retrouvant alors ma voix, gonflé d'indignation qui se disputait à la peur, je repris la parole avec emportement.

-Mais qui se soucies de rester à l'écart du monde ? Qui ça intéresse de rester au fond de son océan à regarder le monde extérieur changer ? Je suis un garçon comme les autres, je veux voyager, voir le monde et surtout, suivre mes propres décisions. Je veux suivre mon coeur, comme tu me l'as enseigné alors quoique tu dises, ma décision est prise. Je me rend au temple de Shaere! concluais-je d'une voix forte, relevant le menton avec fierté.

Mon père se tut, et adopta une posture dédaigneuse. Il croisa les bras sur sa poitrine et soupira. Son regarde se voila un instant mais retrouva vite sa fureur passée. Il me fixa de toute sa hauteur puis s'adressa à moi sur un ton froid, aussi glacial que la banquise.

-Très bien. Comme d'habitude, je vois qu'il est inutile de te faire entendre raison. Fais ce que tu veux.

Il s'approcha alors de moi, s'imposant de toute sa prestance. Son ombre me recouvrit presque entièrement. Une lueur de défi dans les yeux, je le fixai avec obstination, refusant de détourner les yeux.

-Mais, en ce qui me concerne, je n'ai plus de fils. Et je veux que tu quittes cet endroit sur le champ ! Ne reviens plus jamais à la maison et ne t'avises pas de revenir dans cette partie de l'océan. Tu n'existes plus à présent!, acheva t-il en haussant la voix.

-BIEN ! De toute façon je comptais partir jusqu'à ce que tu retrouve la raison! Merci d'avoir était un aussi bon père! Passes une bonne vie sous tes flots! , lui dis-je sur en bouillonnant de colère

Je me retournai et filai directement vers ma chambre, à pleine vitesse, sans me retourner. J'atteignis la pièce rapidement. Avec un mélange de rage et de tristesse, je pliai quelque affaires, prit de quoi me nourrir durant le voyage , sans toutefois m'encombrait. Je n'avais pas l'intention de prendre quoique ce soit qui me rappelle cet endroit. Cela m'était bien égal de quitter l'île car je ne supportais plus le fond marin. Je voulais voir la surface et je voulais voir le monde. AU moment de partir, je tentai de me remémorer la carte que j'avais lu à la bibliothèque. Le regard pétillant, sans un regard en arrière, je nageai au-dessus des habitants marins, leur disant adieu pour de bon. Car maintenant que j'avais fait mon choix, je ne pouvais plus revenir...
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