Chroniques de Laïla

Sujet: Chroniques de Laïla Mer 17 Oct - 13:16

" Regarder le temps s'égrainer, le laisser filer, incapable d'emporter l'ennui puis décider d'en user. Ce temps qui passe et jamais ne laisse trace dans le néant de l'éternité divine.

Tendre la main, le saisir et créer.
Créer la terre, créer la vie, l'ordonner que chaque éléments soient intimement liés et espérer que cela suffise à tromper l'ennui.

Ainsi naquirent Quisaraedis et ses peuples : d'un caprice.
Un simple caprice d'ennui.
Pourtant, l'ennui éternel aurait était préférable aux tourments.

Je me suis toujours demandé si Ils ont un jour regrettés leur caprice, au milieu de la guerre, du sang et de la Mort. L'avaient-ils imaginé ? Ou bien les Dieux eux même sont incapable d'envisager la noirceur des cœurs jaloux ?
J'ose espérer qu'il s'agit bien de cela, nous avons tous assez souffert pour espérer que notre destin est finalement échappé à nos Créateurs, cessant de n'être qu'une simple distraction.

La Guerre, les Ombres, le Feu, les morts, nous les avons endurés, nous avons combattu, pour eux mais aussi pour nous. Il m'arrive encore de songer que les choses aurait pu être plus simples, à quatre contre un, pourquoi avons du combattre nous aussi ?

Mais nous l'avons fait et nous avons gagné, au prix de nombreuses pertes. Et alors que nous pensions enfin accéder à la Paix, les caprices frappaient de nouveaux. Nous étions finalement abandonné à notre sort, nous qui avions si bravement combattu à la place de nos dieux, pour eux, nous étions laissés en arrière, oubliés. Il ne nous restait qu'à dépérir.

Je rêve encore de ce jour où Il a osé hurler "non", je me souviens encore de sa main saisissant la mienne, déterminé à nous offrir la résurrection de notre terre. Et tous l'ont suivis, moi la première. Pour finalement faire entendre notre voix, retrouver nos droits, notre Paix et nos vies, celle que les Dieux avaient rêvé pour nous.

Mais il faut croire que la Paix n'a que pour unique vocation d'être totalement éphémère. Elle attire la Guerre et la Mort et de nouveau, nous devions combattre.
L’ennemi avait changé, l’ennemi était plus fort, l'ennemi était un dieu déchu au cœur ravagé de jalousie et de colère.
Nous ne pouvions lutter, et pourtant nous l'avons fait, abandonnant nos vies, priant pour que l'on nous vienne en aide et nous avons été exhaussé.

La Guerre dura encore longtemps, trop longtemps. Détruisant plusieurs vies et pas seulement en les prenant.
Jusqu'à ce qu'Ils comprennent que leur fraternité était la clé.

Alors, les Dieux se sont endormis, entrainant avec eux leur frère déchu.

Au Sommeille éternellement tourmenté aurait mieux valut l'ennui de l'éternité.
Doux, sans souffrance.
Le vide à tout jamais.

L'ennui est mortel, bien plus qu'on ne le croit.
"

"Extrait des Mémoires de Laïla "